La Direction de la sécurité civile a rappelé, dans une note adressée à l’ensemble des préfectures du territoire que ce type de pêche reste considérée comme illégal.
Fin juillet dernier, plusieurs préfectures dont celle de l’Oise, avaient fait montre de leur inquiétude quant à la recrudescence d’amateurs de "pêche à l’aimant", ces particuliers qui récupèrent ferraille et objets métalliques au fond de rivières et cours d’eau grâce à une canne à pêche spécialement équipée, et qui parfois remontent des objets dangereux.
Obus de mortier
Un avertissement qui trouve son écho dans un récent fait divers. Ce samedi, ces pêcheurs d’un genre nouveau ont, en plein centre-ville de Nantes, remonté un obus de mortier de la Seconde guerre mondiale.
Une découverte qui a, selon Le Parisien, nécessité la mise en place d’un important périmètre de sécurité afin de permettre aux services de déminage d’intervenir. Et il ne s’agit pas d’un cas isolé. En mai dernier, un individu avait été gravement blessé dans le Nord après la pêche d’un obus du même type.
"Deux à trois interventions par semaine"
Alors, prenant le problème à bras-le-corps, la Direction de la sécurité civile a rappelé, dans une note, adressée à l’ensemble des préfectures du territoire, que ce type de pêche reste considérée comme illégal, et doit donc le cas échéant être réalisé avec prudence, en particulier dans des départements qui portent encore de nombreux stigmates des guerres passées.
De son côté, Le Parisien a contacté l’auteur de la note et chef du groupement d’intervention de déminage de la Sécurité civile, Éric Lombard, qui estime qu’au "niveau national, on fait deux à trois interventions par semaine" liées à la pêche à l’aimant.
Dans les cours d’eau, on peut trouver tous types de munitions, principalement des grenades, des obus d’alerte ou de mortier, des mines antichar ou antipersonnel ce qui laisse craindre à des explosions, mais aussi une utilisation malveillante de ces munitions", détaille-t-il encore.
Découvertes insolites
A Paris aussi, la pêche à l’aimant a le vent en poupe et est considérée comme le nouveau "sport" à la mode afin de dépolluer la Seine. Sur des images captées par BFMTV, plusieurs pêcheurs installés sur les quais parisiens remontent tour-à-tour plusieurs vélos, mais aussi clés et couverts sous le regard ébahi de dizaines de badauds, réunis pour l’occasion.
"J’ai retrouvé des armes blanches, des armes à feu et des coffres-forts pleins avec de l’argent, des bijoux, des papiers d’identité qu’on a remis à la police. Ça c’était énorme parce qu’on a résolu une pseudo-enquête et j’étais vraiment content", expliquait sur BFMTV Chrisdetek, un Youtubeur féru de l’activité.
Dans le cas précis où est découvert un objet de valeur, vient alors la question du propriétaire légitime du "trésor", qui se solde généralement par un casse-tête administratif